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La sécurité en entreprise



1. La sécurité en entreprise : obligations, normes, et certifications

Le DUERP Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) consiste en un document obligatoire qui évalue les risques auxquels sont exposés les salariés de l’entreprise. Il est obligatoire pour toute structure ayant au moins 1 salarié. Il doit être mis à la disposition des salariés afin de les informer des risques encourus. Sa mise à jour doit se faire régulièrement (1 fois par an). Le DUERP identifie et classe les risques par gravité.

Obligations L'employeur est dans l'obligation de respecter des normes qui concernent :


  • L'éclairage : la lumière doit être suffisante dans les locaux

  • Le chauffage

  • L'assainissement des locaux et leur aération

  • La protection contre le bruit (mise en place de capots anti-bruit sur les machines et distribution de protections auditives comme des casques et des bouchons d'oreilles aux salariés)

  • La signalisation des zones de danger par la mise en place de panneaux

  • L'aménagement des postes de travail, notamment des postes informatiques pour éviter les TMS (troubles musculosquelettiques), la mise en place sur les écrans d'ordinateur de protection visuelle pour limiter la fatigue oculaire et le stress

  • Les installations sanitaires (lavabos, douches, sanitaires) pour que les salariés assurent leur propreté individuelle

  • La protection contre le tabac avec la mise en place de zones dédiées spécialement aux fumeurs

  • Le matériel de premier secours grâce à la pose d’armoires à pharmacie réparties à divers endroits de l’entreprise

  • La prévention et la lutte contre l'incendie avec l’installation d'extincteurs, de robinets d'incendies armés, ou encore d'un réseau sprinkler

  • La prévention des risques liés aux installations électriques ou aux produits dangereux avec la mise à disposition de gants et de chaussures de sécurité ainsi que des lunettes de protection


Les certifications En adhérant aux normes de sécurité et en obtenant les certifications adéquates, vous pouvez sécuriser votre entreprise, et rassurer vos salariés, clients, et partenaires.


  • CNAPS : Le Conseil National des activités Privées de Sécurité a élaboré un guide dressant un panorama des différentes normes existant dans le secteur de la sécurité privée.

  • MASE : Le Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises identifie les risques sécurité et environnementaux.

  • ISO-9001 : ISO-9001 est une norme généraliste internationale délivrée sur audit. La certification ISO-9001 indique que la société applique une stratégie de pilotage dans une démarche « qualité », notamment en termes d’analyse des risques.

  • ISO 14001 : garantit que la production et l’organisation de l’entreprise répondent aux exigences de management environnemental.

  • AFAQ OHSAS 18001 : La certification OHSAS 18001 est un outil de pilotage reconnu dans le monde entier, qui permet de prévenir les accidents et de réduire les risques.

  • NF SERVICE 241 : certification qui garantit la rigueur, la transparence et l’intégrité des activités des entreprises de gardiennage.

  • APSAD : La certification APSAD atteste de la qualité d’un système de sécurité incendie, de détection d’intrusion, ou de vidéosurveillance. Elle est valable aussi bien pour les produits que les services d’installation et de maintenance.

  • CNPP : Le Centre National de Prévention et de Protection est l’organisme qui délivre les certifications APSAD.



2. La sécurité incendie

L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour que tout commencement d’incendie puisse être rapidement maîtrisé afin de protéger les travailleurs. Si l’employeur est seul (sans salarié), il est responsable de sa propre sécurité et n’a pas d’obligations concernant un système de sécurité incendie (SSI). Il est néanmoins recommandé d’être tout de même équipé afin de protéger sa vie, son intégrité physique, et son entreprise (70% des entreprises connaissant un sinistre majeur ferment dans les mois qui suivent). Si vous avez des salariés, les obligations concernant la sécurité incendie sont les suivantes :


  • Avoir au moins un extincteur fonctionnel d’une capacité minimum de 6 litres pour 200 m²

  • Avoir au moins un extincteur fonctionnel par étage


Les établissements recevant du public (ERP) sont soumis à des normes plus strictes. Un local commercial est considéré comme un ERP. Un registre contenant toutes les vérifications techniques doit obligatoirement être tenu. L’équipement des entreprises dans lesquels des personnes extérieures sont admises comprend notamment :


  • Des extincteurs : un appareil par niveau et tous les 200 à 300 m2 ou tous les 150 m2 dans les locaux industriels

  • Une alarme anti-incendie

  • Un système de sécurité anti-incendie (SSI) : il s’agit de l’ensemble des matériels permettant la détection d’incendie, le désenfumage, le compartimentage (portes coupe-feu pour éviter la propagation), l’évacuation, l’arrêt automatique de certaines installations, et l’extinction automatique.

  • Un détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF) dans les établissements ayant usage d'habitation ou au cas par cas selon les exigences des assureurs.

  • Dans certains cas : colonnes sèches ou humides, robinets d'incendie armés, systèmes d'extinction automatique

  • Un système de balisages et de signalisations pour mettre en évidence les sorties d'évacuation et chemins d'accès.

  • Des éclairages de sécurité pouvant fonctionner en cas de coupure électrique.


Au niveau de la conception du bâtiment, il existe également des règles de sécurité spécifiques aux ERP :


  • Construction des bâtiments avec des matériaux présentant une résistance au feu adaptée

  • Posséder au minimum 2 sorties pour permettre l'évacuation rapide des occupants en cas de sinistre

  • Avoir des façades donnant en bordures de voies pour permettre un accès rapide des secours

  • Les locaux doivent être aménagés de façon à protéger les occupant, en termes de distribution des pièces et d’isolement


Toute ouverture d’un ERP doit être validée au préalable par un expert en sécurité.

Quelques conseils : Conseil 1 : Vérifier les certifications de ses prestataires potentiels : APSAD : La certification APSAD atteste de la qualité d’un système de sécurité incendie. Elle est valable aussi bien pour les produits que les services.

Conseil 2 : Déterminer le nombre et le type de détecteurs nécessaires en fonction de la configuration des lieux : Votre prestataire vous aidera à élaborer le Système de Sécurité Incendie (SSI) le mieux pensé et le plus sécurisé possible, mais vous pouvez déjà songer à la quantité de détecteurs qui vous paraît nécessaire, ainsi qu’à leur type :


  • Détecteurs de monoxyde de carbone : à positionner à proximité des chaudières à gaz afin de détecter le monoxyde de carbone, un gaz meurtrier totalement inodore

  • Détecteurs de fumée : il est recommandé d’en prévoir un par secteur de 80 m², et un par étage. Si vous en prévoyez plusieurs, optez pour des détecteurs interconnectables se branchant sur secteur qui se relaient le signal, plutôt que pour des détecteurs de fumée indépendants à pile.

  • Détecteur de chaleur : dans les cuisines, les garages, ou tout autre lieu où fumée et poussières sont courantes, Il faut placer un détecteur de chaleur plutôt qu’un détecteur de fumée. Le détecteur de chaleur déclenche une alerte lorsque la température dépasse 52°C.


Conseil 3 : Vérifier les normes :

  • L'emballage du détecteur doit comporter la mention CE.

  • Le détecteur de fumée doit être conforme à la norme européenne EN 14604.

  • Le détecteur de monoxyde de carbone doit être conforme à la norme NF EN 50291.


Conseil 4 : Prévenir son assureur : Informez votre assureur (avec lequel un contrat garantissant les dommages d’incendies de vos locaux a été conclu) que votre local est équipé de détecteurs.

3. Prévention des intrusions et des cambriolages

Si le nombre de cambriolages en entreprise a diminué par rapport aux années 2000 (alors qu’il a augmenté pour les résidences principales), grâce à la démocratisation des systèmes d’alarme et de vidéosurveillance, les entreprises demeurent des cibles attractives du fait de la valeur du matériel qu’elles peuvent détenir. Environ 20% des cambriolages concernent des locaux d’entreprise. A la différence des vols chez les particuliers, les cambriolages en entreprise se font majoritairement la nuit (à 90%), lorsque les lieux sont désertés.

3.1. Protections physiques Les abords de l’entreprises doivent bénéficier de protections physiques renforcées. Ne vous focalisez pas uniquement sur l’entrée principale : ne négligez aucune entrée. Nous vous conseillons :


  • L’installation de clôtures hautes et solides

  • L’installation de portiques de sécurité ou de portes blindées

  • L’installation de plots ou rails pour barrer le passage aux les véhicules indésirables

  • L’installation d’un éclairage extérieur

  • L’entretien réguliers des espaces verts : évitez la végétation trop haute qui permettrait aux cambrioleurs de se dissimuler et de franchir la clôture

  • L’installation de rideaux mécaniques

  • L’installation de protections aux fenêtres : des films anti-effractions et des barreaux

  • L’installation de serrures multipoints (contrairement aux serrures monopoint, les serrures multipoints ont plusieurs pênes, ce qui permet de fermer la porte en différents points d’ancrage)

  • Si vous installez des caméras, faites-en sorte qu’elles soient visibles (sans pour autant être à la portée des malfaiteurs) : leur présence est fortement dissuasive et fait diminuer par 7 le risque de se faire cambrioler.

  • Le stockage de vos documents importants et des chéquiers de l’entreprise dans des coffres-forts.

  • La protection des serveurs informatiques de l’entreprise dans une salle serveur bien sécurisée (porte blindée et verrouillée, et contrôle d’accès).


3.2. Contrôle d’accès en entreprise Prérequis :


  • Informer les employés : L’employeur doit informer ses salariés de la mise en place d’un système de contrôle d’accès et de logiciels de contrôle. Si l’entreprise compte 50 salariés ou plus, le Comité d’Entreprise et le CHSCT doivent être informés au préalable.

  • Déclarer le recueil des données à la CNIL : L’enregistrement des données relative aux accès doit être déclarée à la CNIL.

  • Consulter le code du travail : Le code du travail indique les données qui doivent être recueillies par votre système de contrôle d’accès : astreintes, travail de nuit, travail les jours fériés, etc.


Les précautions basiques à prendre :


  • Fermer les portes et fenêtres avant de quitter les bureaux

  • Ne jamais laisser des clefs ou des badges sans surveillance

  • Accompagner en permanence les visiteurs au sein de l’entreprise


Le choix du système de contrôle d’accès :


  • Lecteur de badges

  • Clavier à code : chaque employé saisit un code qui lui est propre.

  • Portier audio/vidéo (interphone vidéo)

  • Cylindre électronique : il s‘agit d’une serrure électronique permettant de créer des plages horaires pendant lesquelles l’accès est autorisé.

  • Puces RFID : la radio-identification est utilisée pour mémoriser et lire des données à distance.

  • Lecteur biométrique


Les lecteurs de badges Il s'agit d'une solution informatique qui filtre, contrôle et autorise les entrées et sorties des visiteurs et du personnel. Cette solution comporte un lecteur relié à un ordinateur, un logiciel, et des badges (des cartes). Les badges servent à identifier la personne et à lui donner les accès appropriés : en fonction de son rôle, la personne pourra ainsi emprunter le portillon, le portail, ou les deux par exemple. Clavier à code Le clavier à code ou digicode consiste en un système de serrure électronique. Il a pour objectif de n’autoriser l’accès à certains espaces qu’aux seuls détenteurs du code défini lors de l’installation. Quand le bon code est saisi, une onde radio actionne les émetteurs électroniques situés sur la porte à déverrouiller. Portier audio/vidéo Le portier permet au personnel chargé de l’accueil d’identifier les visiteurs par leur voix et par leur visage, puis d’ouvrir une porte à distance. Cylindre électronique Le cylindre électronique peut avantageusement remplacer un cylindre mécanique. Il n’autorise l’accès qu’aux personnes munies de l’émetteur adéquat. Le cylindre est configurable via un logiciel. Par exemple, lorsqu’un émetteur est perdu, ce dernier peut être désactivé en utilisant le logiciel. Puces RFID La radio-identification est une technologie mettant en œuvre des radio-étiquettes. Dans le cadre d’un contrôle d’accès, elle peut être mise en œuvre dans un système de lecteur et de cartes à puces (lecteur de badges). Contrôle biométrique L’installation des contrôles biométriques est régulée par la CNIL, et son utilisation doit être justifiée. Petits commerces et TPE ne sont pas autorisés à installer ce type de contrôle par exemple, qui se destine plutôt aux structures stockant des produits dangereux.

3.3. Système d’alarme Pour une parfaite fiabilité, nous vous recommandons de faire installer votre système d’alarme intrusion par un professionnel. En fonction de votre situation, choisissez entre alarme filaire/hybride ou alarme sans fil :


  • Les alarmes filaires/hybride sont très fiables car invulnérables au brouillage radio, et conviendront bien aux bâtiments de moyenne et grande taille.

  • Les alarmes sans fil permettent plus de flexibilité (modification de l’emplacement des détecteurs, ajout aisé de détecteurs) et se révèlent plus simples à installer (pas de câblage à intégrer). Elles conviendront bien aux bâtiments de petite taille.


Pensez au nombre et au type de capteurs nécessaires en fonction de la configuration des lieux : Votre prestataire vous aidera à élaborer l’installation la mieux pensée et la plus sécurisée possible, mais vous pouvez déjà songer à la quantité de capteurs qui vous paraît nécessaire, et à leur type : capteurs de mouvement ou capteurs d’ouverture. Ces derniers se disposent sur les portes et les fenêtres. Vérifiez si le matériel bénéficie de la certification A2P (Assurance Prévention Protection) Si le matériel respecte la norme A2P, vérifiez sa note de 1 à 3 étoiles :


  • 1 étoile : matériel résistant à un malfaiteur disposant de peu de connaissance concernant le matériel de sécurité

  • 2 étoiles : matériel résistant à un malfaiteur ayant une bonne connaissance des matériels de sécurité

  • 3 étoiles : matériel résistant à un malfaiteur bien préparé et tirant parti de connaissances approfondies


3.4. Vidéosurveillance/Télésurveillance Prérequis :


  • Informer les personnes présentes dans l’entreprises : Les personnes présentes dans l’entreprise doivent être informées de l’installation d’un système de vidéosurveillance, conformément au Code du Travail. Si l’entreprise compte 50 salariés ou plus, le Comité d’Entreprise doit obligatoirement être informé de la mise en place de la vidéosurveillance.

  • Déclarer le dispositif à la CNIL : Votre dispositif de vidéosurveillance doit être déclaré à la CNIL si les caméras filment un lieu NON ouvert au public ET si elles permettent l’enregistrement et la conservation des images sur support numérique :

  • Déterminer si vous avez besoin de télésurveillance : La télésurveillance consiste à relier un système de détection à un prestataire externe qui traitera les alertes émises par le système, par exemple en appelant la police, les pompiers, ou en envoyant un agent de sécurité sur site.


Différence entre vidéosurveillance et télésurveillance La vidéosurveillance consiste à surveiller un lieu à l’aide d’un système de caméras filmant en permanence ou selon des horaires prédéfinis. Les images peuvent être enregistrées ou non. Il est possible de paramétrer le système pour que l’enregistrement se déclenche uniquement en cas de détection de mouvement ou d’intrusion. La télésurveillance est un service fourni par un prestataire : dans un centre de télésurveillance, des agents de sécurité formés se tiennent prêt à intervenir en cas de détection d’intrusion ou d’anomalies repérées sur les images de la vidéosurveillance. En cas d’alarme ou d’anomalie, le prestataire va vous contacter et se rendre sur place pour effectuer la levée de doute. Le mieux est donc d’opter à la fois pour la vidéosurveillance ET la télésurveillance. Choisir entre vidéosurveillance analogique ou IP


  • Plus traditionnelle, la vidéosurveillance analogique est la forme ancienne de la vidéosurveillance. Les signaux vidéo sont transmis par câble coaxial. Les images sont fluides, mais les détails sont peu lisibles.

  • En pleine expansion, les caméras IP sont en train de s’imposer comme le nouveau standard. Elles sont capables d’offrir un rendu très détaillé, qui se révèle particulièrement utile pour identifier formellement des personnes par reconnaissance faciale. Les caméras IP fonctionnent comme un périphérique réseau et s’intègrent dans un réseau informatique.


Choisir entre vidéosurveillance filaire et sans fil Si vous choisissez des caméras IP, vous aurez alors le choix entre des caméras filaires ou bien sans fil. Si vous souhaitez un système de vidéosurveillance stable et performant pour votre entreprise, optez pour un système avec des câbles. La fiabilité du matériel sans fil se révèle en effet plus aléatoire généralement, alors que les caméras filaires sont d’une efficacité à toute épreuve : la liaison câblée garantit un bon débit d’envoi pour les images ainsi qu’une bonne communication sur longue distance.

3.5. Surveillance humaine La présence d'agents de sécurité sur un site constitue un moyen dissuasif d'empêcher les vols et les cambriolages et d'assurer la sécurité en entreprise. Il est à noter que certaines sociétés de sécurité proposent un ensemble complet de prestations incluant à la fois agents de sécurité, télésurveillance, installation de système d’alarme et de vidéosurveillance, et sécurité incendie.

4. Prévention des inondations

Mise en place d’une alarme inondation : Il s’agit d’une alarme signalant un éventuel dégât des eaux. Lorsque le niveau d’eau de la pièce atteint celui de la sonde, l’alarme se déclenche. Conseils :


  • Mener des études de vulnérabilité du site, et placer des alarmes inondation en conséquence

  • Surélever et sécuriser les installations qui représentent un risque (les dispositifs électriques ou à gaz par exemple) ainsi que les produits de valeur et le matériel jouant un rôle critique pour l’entreprises (par exemple les serveurs informatiques)

  • Ne pas stocker les produits fragiles/précieux au sous-sol, les stocker de préférence en hauteur


Si le risque est élevé :


  • Organiser des exercices d’alerte comme on peut le faire pour un exercice incendie une à deux fois par an

  • Former et préparer une équipe spéciale au sein de l’entreprise qui saura quoi faire en cas d’inondation et assurera la sécurité en entreprise




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